D'origine Nord Américaine, elle gagna l'Europe au début du quaternaire par le détroit de Béring et l'Asie. On en trouvait dans toute l'Europe comme en témoignent les fossiles trouvés dans presque toute la France, en particulier dans le Sud Ouest où l'homme préhistorique l'a représenté sur les parois de ses abris: Combarelles en Dordogne, de Gourdon en Haute Garonne et Isturitz dans les Pyrénées Atlantiques. Disparue, on ne sait pas pourquoi, au paléolithique ( 1ere période du quaternaire ), elle fut réintroduite à partir de souche alpine le 15 mai 1948, puis d'autres réintroductions suivirent en 1952 et 1954 au pont d'Espagne (Cauterets) jusqu'en 1973 ou tout le massif fut colonisé.
Vie et comportement
Habitat et territoire
Son territoire type est une pelouse parsemée d'éboulis ou de gros blocs, entre 1500m et 2500m d'altitude, orientée au Sud Est, ensoleillement maximum, humidité faible. On trouve des colonies de marmottes exposées au Nord ou au Nord Ouest dans ce cas elle sera à une altitude plus basse pour compenser la perte de chaleur. Les colonies s'établissent sur tous types de sols pourvus que la marmotte puisse y creuser son terrier où elle passe 80 % de son temps. Il existe deux types de terriers : - Le terrier d'été sert de lieu de reproduction et d'abris. La galerie aboutit à une chambre ou vit la famille marmotte. Cette chambre communique avec une pièce plus petite qui sert de toilette. A la périphérie du terrier la marmotte possède d'autres terriers plus petits qui servent de refuge en cas de danger. Ce « domaine » familial est regroupé avec d'autres familles et forment une « ville ». Les différents terriers familiaux sont reliés entre eux par des chemins résultants d'allées et venues incessantes. D'autres chemins conduisent aux postes de guet constitués le plus souvent de blocs isolés dominant la colonie. - Le terrier d'hiver sert de chambre d'hibernation, il est creusé en septembre en contre bas du terrier d'été et s'enfonce profondément dans le sol. Il est fermé par un bouchon de terre et d'herbe protégeant les animaux.
Alimentation
La marmotte est un rongeur qui se nourrit de graminées et de racines, tubercules divers. Une centaine de plantes font son bonheur, en deux repas quotidien elle absorbe environ 500g de nourriture. Elle ne gaspille pas, elle mange les plantes à partir du sommet (fleurs et graines) elle ne fait pas de provisions. Elle est aussi un peu carnivore : elle mange quelques insectes, et frugivore : elle aime les framboises, les myrtilles.
Vie familiale et sociale
Bien que grégaire sa vie sociale n'est pas très développée, il n'y a pas de hiérarchie ni de répartition des tâches.
Reproduction
En avril-mai c'est la saison des amours, après quelques jeux, courses poursuites, caresses, échanges de « mots » doux les marmottes s'accouplent puis s'affairent à préparer le terrier pour la venue de leur progéniture ; grand nettoyage de printemps et préparation d'une litière neuve. La gestation dure environ 33 jours, deux à quatre marmottons naissent tout nus. Ils resteront plusieurs semaines à l'abri du terrier où la mère viendra régulièrement les allaiter et les câliner.
Vie en été et en hiver
La vie en été pour la colonie est réglée au rythme des jeux, des siestes au soleil et de la recherche de nourriture, entre deux alertes (sifflet du guetteur) le calme règne. A l'automne vient le temps des préparatifs pour l'hibernation. Les marmottes profitent des fruits murs et sucrés, des graines, pour accumuler des réserves de graisses. Plus la saison s'annonce plus les marmottes s'affairent à creuser leur terrier d'hivernage et préparer leur litière. L'hiver, les marmottes hibernent d'Octobre à Avril. Dés que la température s'abaisse en dessous de 15° elles se retirent en famille dans leur terrier dont elles obstruent la galerie d'accès par un bouchon de terre et d'herbe, elles s'endorment serrées les unes contre les autres, se réveillant à moitié à chaque lune pour aller uriner. Durant cette hibernation le rythme de leur corps subit de profondes modifications :
Période active
Hibernation
Température
37°
10°
Rythme cardiaque
100/mn
10 à 15/mn
Mouvements respiratoires
16/mn
2/mn
Poids
» 6 kg
» 3 kg au printemps
Principaux prédateurs
Le renard mais surtout l'aigle royal qui raffole de ce met de choix. L'homme dans les Pyrénées ne l'a jamais chassé ni pour sa viande ni pour sa fourrure.
Etude comportementale et état de la population des années 2000 en vallées d'Aspe et d'Ossau.
Dérangé, chassé, pendant des siècles, jusque dans les années 1950, l'ours brun est devenu un animal extrêmement méfiant. Il consacre la majeure partie de son temps à la quête de nourriture. Omnivore, il se contente, le plus souvent, de mets relativement modestes (myrtilles, fourmis, petits végétaux ...).
La prédation sur le bétail ne représente que 6 % à 8 % de son alimentation mais elle représente le principal obstacle à l'acceptation de la réintroduction de nouveaux individus par les éleveurs locaux.
Les bergers sont moins nombreux que jadis, conduisant des troupeaux beaucoup
plus importants, la défense des bêtes reste problématique malgré bazooka, projecteurs
et clôtures électriques.
Le domaine vital de l'ours est estimé à 5.000 ha pour une femelle
suitée et entre 100.000 et 200.000 ha pour un grand mâle, mais
les zones à ours (environ 100.000 ha entre Aspe et Ossau) sont de plus en plus
pénétrées par les activités humaines :
Pistes forestières destinées à l'exploitation de la hétraie-sapiniére, domaine vital pour l'ours.
Routes, principalement l'axe E7 qui coupe en deux la vallée et, malgré l'aménagement
prévu mais non réalisé d'oursiducs, entrave
fortement les passages d'un côté à l'autre du gave d'Aspe.
Activités touristiques, qui contribuent au dérangement d'une espèce recherchant
la tranquillité.
Par conséquent les ours sont contraints de se réfugier dans des espaces de plus en plus réduits, de plus en plus difficiles d'accès. Afin d'éviter au maximum les rencontres avec l'homme, son seul prédateur, l'ours se déplace souvent la nuit mais manifeste une recrudescence d'activité les jours où la visibilité est réduite par le brouillard ou la pluie.
En cas de rencontre fortuite avec l'homme, l'ours le fuit!
Son intelligence et quelques traits anthropomorphiques l'ont
fait, comme partout, craindre, chasser et à la fois admirer par les montagnards.
Il est dénommé Pedescaüs (celui qui va pied nu), Courailhat (vagabond) et Mousu
(le monsieur).
Vie et comportement
L'ours peut vivre jusqu'à 30 ans, de manière solitaire.
La reproduction
Pendant la période de rut (mai-juin), la femelle et le mâle cohabitent pendant quelques semaines. La formation du foetus est différée jusqu'en novembre, puis la femelle met bas, en février tous les 2 ou 3 ans, 1 jeune (rarement plus) de 0.35 kg et l'éduque de un à un an et demi, ce sont les prémices d'un nouveau rut qui poussent la mère à se séparer de ses oursons. Le jeune grandit rapidement, à la sortie de l'hivernage en mai il pèse déjà 3 kg, à un an 12 kg et de 40 à 70 kg à 3 ans.
La maturité sexuelle se situe vers les 5 ans.
Son régime alimentaire
L'ours est un omnivore, il adapte sa nourriture en fonction des possibilités, ce qui lui permet de toujours avoir une nourriture riche et variée. Les proportions d'aliments consommés (végétaux et animaux) dépendent des ressources du milieu, des saisons, des individus. Après de nombreuses études, les biologistes sont arrivés à déterminer que l'alimentation ou la recherche alimentaire était sans doute la principale activité de l'ours. En effet, la nature de la nourriture consommé oblige l'ours à se déplacer sur les sites où elle est disponible ; ainsi les myrtilles, les faines, les glands ne sont disponibles que pendant une période limitée et dans des lieux précis. C'est pourquoi, l'ours se fixe sur un site pour exploiter la nourriture qu'il désire pendant quelques jours ou quelques semaines, puis il se déplace à la recherche d'un autre site.
Le cycle alimentaire annuel
Le régime alimentaire de l'ours des Pyrénées est caractérisé par un cycle saisonnier qui revient d'une année sur l'autre, mais l'absence de certaines sources de nourriture à une période donnée peut modifier ces cycles. L'alimentation à base de plantes et d'insectes varie selon les disponibilités au cours des saisons, la consommation de viande quant à elle dépend du hasard (charognes) ou d'opportunités de capture d'animaux domestiques ou sauvages. Les conditions météorologiques ou l'environnement, conditionnent donc l'alimentation de l'ours.
L'alimentation et l'utilisation de l'espace au cours des saisons
Les ours à la recherche de nourriture effectuent des arrêts à différents paliers selon la saison : ils partent du fond des vallées, traversent la forêt et enfin atteignent des zones de pâturages supra forestiers. Le printemps est une période de recherche frénétique de nourriture, l'ours sortant du sommeil hivernal durant lequel il a puisé sur ses réserves de graisse. Les mois les plus durs sont mars et avril car la neige recouvre la montagne et les précipitations (neige et pluies) sont encore importantes.
Hivernation
Pour l'ours brun il est juste de parler de sommeil hivernal car, contrairement aux véritables hibernants, l'ours peut se réveiller, sa température ne s'abaisse que de 4 à 7°C, cependant son rythme cardiaque et sa consommation d'oxygène diminuent. Durant cette période de sommeil profond, l'ours ne mange pas, n'urine pas et ne défèque pas; il vit sur ses réserves de graisse et doit prendre garde de ne pas les épuiser, car à son réveil il aura besoin de beaucoup d'énergie pour reconstituer ses réserves et se reproduire. Dans les Pyrénées la période de sommeil hivernal dure souvent de mi-décembre à mi-avril, bien que l'ours se repose encore parfois jusqu'au début du moi de mai. Parfois l'hivernage est ponctué par de courtes sorties à l'occasion de redoux, permettant à l'ours de se promener sur les sites ensoleillés exposés au sud. Pour sa tanière, dite tute, l'ours a différents choix : terrier, cavité creusée sous la roche ou caverne. Il y établit sa litière et en obstrue l'entrée pour que la température intérieure soit constante et plus élevée qu'à l'extérieur. Lorsque les températures deviendront plus clémentes, le bouchon fondra laissant entrer de l'air plus chaud qui pourra le réveiller.
La protection et le suivi de l'ours
De 1954 à 1957, l'association des chasseurs de montagne indemnise les dégâts commis dans les Pyrénées avec une assurance souscrite auprès de Winterthur. Le conseil supérieur de la chasse prend la relève en 1958 avec une sous-commission à PAU après Octobre 1961, l'interdiction de la chasse à l'ours est renouvelée tous les ans à partir du 3 Juillet 1958. L'arrêté du 5 Avril 1962 confirmé par celui du 24 Janvier 1972 promulgue l'interdiction générale de la chasse à l'ours.
Les élus locaux n'acceptant pas que les mesures de protections de l'ours émanent d'étrangers (réserves Lalonde, été 1990), la gestion de l'ours est, depuis 1994, confiée à l'Institution Patrimoniale du Haut Béarn, oeuvrant avec différents partenaires (voir ci-dessous).
Son rôle consiste à aider les bergers en zone à ours par des héliportages de matériel, par la mise en place de moyens d'effarouchement près des cabanes et de clôtures électriques. Dans ces mêmes zones à ours, l'IPHB réglemente l'ouverture de pistes à vocations pastorales ou forestières qui sont censées être fermées aux autres usagers...
Même si l'exploitation de certaines parcelles de forêt ou certains types de chasse sont différés dans les zones de présence de l'ours, il n'est pas encore question de réserves intégrales garantes du maintient de la population actuelle dans son biotope montagnard.
Le rôle du Parc National des Pyrénées : depuis sa création, le parc national est chargé d'expertiser et d'indemniser les dégâts aux troupeaux, le parc national contribue par ailleurs au suivi naturaliste de l'ours en tant que partenaire actif du réseau ours brun.
Réseau ours brun
Depuis 1985 les derniers ours français sont bien connus grâce à la prospection de différents agents de terrain réunis au sein du Réseau Ours Brun. Ceux-ci font partie :
de l'Office National de la Chasse (ONC)
du Fonds d' Intervention Eco-Pastoral (FIEP)
du Parc National des Pyrénées (PNP)
de l'Office National des Forêts (ONF)
de l'Institution Patrimoniale du Haut-Béarn (IPHB)
Ce réseau est placé sous la responsabilité du CNERA Prédateurs (ONC) et de la Préfecture des Pyrénées atlantiques.
Le suivi consiste à rechercher les indices d'ours : crottes, poils, arbres griffés ou frottés, empreintes laissées sur les revoirs. Les témoignages des personnes qui disent avoir aperçu un ours sont vérifiés. Des appareils photos à déclenchements automatiques sont installés pour photographier des ours. Les analyses génétiques de matériels biologiques (crottes, poils etc...) sont l'outil le plus fiable pour différencier les individus (sexe, filiation ...).
Les dégâts sur les troupeaux sont expertisés par les gardes du Parc National des Pyrénées et par les agents de l'ONC dans le cadre d'une convention avec l'Institution Patrimoniale du Haut-Béarn.
Population ursine Béarnaise
Il existait, au comptage fait en 2003, 4 ou 5 ours Pyrénéens :
Canelle, seule femelle et fille de Papillon.
Papillon, vieux grand mâle.
Camille, vieux mâle.
Aspe ouest, né en 1998.
Pyren ?, né au début 1995.
Présence depuis mai 2001 de Néré, fils d'une
femelle slovène introduite en Ariège.
En 2004, seul les indices de présence de Canelle, dernière femelle de souche pyrénéenne, et de Camille sont relevés. L'été 2004, après son périple à Luz saint sauveur, Papillon, le doyen des ours Pyrénéens, s'en est allé rejoindre la grande ourse.
Fin août 2004, un ourson et sa mère ont été observés par une famille de bergers et un agent du Parc National des Pyrénées. Canelle pourrait être la mère de cet ourson. Les crottes et les poils récoltés sur le lieu d'observation seront analysés afin d'identifier la mère et le sexe de l'ourson.
Lundi 1er novembre 2004 l'ourse Canelle à été abattue par un chasseur d'Urdos en vallée d'Aspe.
Elle était accompagnée par son petit âgé de 10 mois.
La présence des ours dans ce secteur était connue de tous, et il avait été recommandé aux chasseurs de ne pas y organiser de battue...
Plus aucune trace de Camille n'est relevée depuis 2007.
Canelito, fils de Canelle et de Néré, déserte la vallée pour celle de Luz, ou les troupeaux d'ovins paissent librement en montagne, seul son père hante encore les forêts aspoise.
Février 2010, l'ours Aspe ouest meurt à 12 ans de la sarna, maladie provoquée par la solitude et dont les premiers effets avaient été détectés en 2006.
C'était le tout dernier représentant de l'espèce pyrénéenne.
Renforcement
Les jeudi 4 et vendredi 5 octobre 2018 l'Etat Français lâche deux ourses, issues de Slovénie, sur le massif de Sesques.
Le bouquetin, espèce archaïque totalement disparue des Pyrénées.
Animal robuste mais doté de peu de réflexes, il est lent à évaluer un danger et attend les événements avec indolence, ce qui lui a causé beaucoup de tort, l'homme la exterminé, pour sa chair appréciée depuis la préhistoire, ses cornes pour en faire des gobelets ou de la poudre aphrodisiaque, ou l'os en forme de croix de son coeur qui protégeait de mort violente celui qui le porterait en scapulaire. Cette espèce archaïque, qui provient de l'évolution d'une chèvre apparue au Tertiaire il y a 14 millions d'années, a faillit disparaître totalement à cause de la chasse et ne doit sa survie qu'a un programme de réintroduction dans les réserves espagnoles qui a permis de porter son effectif à plus de 30000 individus dans les sierras de Gredos ou Nevada.
Dans les Pyrénées, d'où il est issu, il a totalement disparu; seul une quinzaine de Bouquetins végétaient dans le parc national d'Ordesa, cet effectif trop faible l'a condamné à la consanguinité et à la disparition. Le 6 janvier 2000, le dernier représentant de la souche pyrénéenne est mort à Ordesa, c’était une femelle prénommée Célia.
Un de leur dernier réduit entre vallée d'Aspe et d'Ossau, versant Nord, fut le massif de Sesques.
Vie et comportement
Le bouquetin des Pyrénées, dit aussi Ibérique, est plus petit que celui des Alpes, il a un pelage sombre sur la partie inférieure du tronc et des membres, il arbore des cornes en forme de Lyre, très serrées à la base, elles s'écartent, se courbent de façon plus ou moins prononcées.
Habitat
Le bouquetin vit sensiblement dans le même biotope que l'isard parmi les pelouses rocailleuses, les éboulis, les vires herbeuses. Son domaine est le rocher, cet animal de prés de 100 kg se hisse avec aisance sur des parois vertigineuses. Il ne s'aventure pas en forêt, il passe l'année en altitude au-dessus de la zone de transition. Il aime la chaleur et se prélasse des heures au soleil, il paraît insensible au froid, au vent, à la neige, mais une forte pluie ou un vent trop violent l'oblige à se réfugier sous un rocher ou une cavité.
Alimentation
Il est végétarien, se nourrit de lichens, trèfle, framboisier, rameaux de saule ou de genévrier, rhododendron, il raffole de la fétuque, il peut avaler jusqu'à 20 kg de végétaux par jour.
Reproduction
Vers la fin du mois de novembre et jusqu'à mi-janvier c'est le rut, période de combats entre mâles à grand coup de tête pour conforter une hiérarchie, établie durant l'année. Le plus fort, le plus agressif, en ressortira vainqueur et saillira le plus grand nombre possible de femelles. Mise bas vers la fin mai, mi-juin (la gestation dure 170 jours) d'un (ou deux) petit qui à trois jours suivra sa mère partout. Les femelles vivent avec leur petit de l'année et de deux ans, en harde et sont conduite par une Etagne de 10-15 ans.
Jeudi 11 avril 2019, sept bouquetins ibériques prélevés dans la sierra de Guadarrama ont été lâchés sur la commune d’Accous, cette opération à été menée par le parc national des Pyrénées malgré l’opposition d’éleveurs locaux craignant une éventuelle propagation de maladie à leurs troupeaux, il est prévu d’en réintroduire 75 dans les montagnes béarnaises d’Aspe et d’Ossau.
Celui-ci à choisi de s'enfuir en sens contraire de celui prévuBeau mâle
Quelques oiseaux du ciel aspois
Avifaune aspoise
Le lagopède
Lagopède ( Thierry Croquefer )
Appelé garriole en Aspe, il nous vient des périodes glaciaires, recherchant l'altitude pour affirmer sa préférence pour le froid, cet oiseau archaïque, dont l'effectif bas d'aujourd'hui est l'effet de la prédation de l'homme, a beaucoup de mal à s'adapter au réchauffement de la planète. On peut l'observer dans la haute vallée, mais il se fait hélas trop rare.
Cette belle perdrix des neiges change son plumage en hiver pour mieux se confondre avec le milieu, ses pattes se couvrent de plumes, devançant depuis des millénaires les accompagnateurs en montagne pour la pratique de la raquette.
L'aigle royal
Ou aigle doré, il faut le voir parcourir la montagne de son vol majestueux, son oeil, aussi gros mais huit fois plus puissant que le notre, repère au sol des proies allant du petit campagnol jusqu'au jeune isard. Quand il jette son dévolu sur un animal, ce dernier n'a que peu de chance de s'en tirer, en un éclair les fortes serres de l'aigle se saisissent de lui, la mort survient instantanément due au choc de l'oiseau dont le poids a été démultiplié par la vitesse. Après un copieux festin, l'aigle peut jeûner plusieurs jours.
Son aire se situe en dessous de son territoire de chasse, ce qui lui permet, intelligemment, de descendre les plus grosses proies. Comme tous les super prédateurs il a besoin d'un vaste domaine ce qui est la cause de sa rareté.
Charmant petit migrateur qui annonce les beaux jours. On l'appelle aussi « Buitre de la Bugada », le vautour de la lessive, car il revient du sud saharien au moment de la grande lessive de printemps. Il niche volontiers dans les falaises à vautours fauves et pond deux oeufs à quelques jours d'intervalle. A l'automne toute la famille repart, les petits resteront durant quatre ans en Afrique et ne reviendront qu'avec leur plumage blanc.
Véritable éboueur de la nature, le percnoptère mange un peu de tout, il accompagne son « grand cousin » sur les charognes mais ne rechigne pas à faire les poubelles.
Le vautour fauve
Sa silhouette massive, ses ailes larges terminées par des rémiges écartées, son long cou, blanc chez l'adulte, et son comportement « social » le font reconnaître à coup sur. Son domaine c'est la falaise calcaire, il y vit en colonie d'une dizaine d'individu.
En hiver le vautour niche en basse vallée, la parade nuptiale a lieu aux alentours de noël et se poursuit jusqu'à la ponte un mois plus tard. Les parents se relaient pour couver l'unique oeuf sur un nid fait d'un empilement de branches. L'éclosion a lieu courant mars, le petit restera longtemps dépendant de ses parents et ne sera adulte qu'a 4 ans.
Vautour fauve
Vol de vautours
Le vautour fauve est un excellent voilier qui sait tirer parti des courants ascendants pour parcourir d'énormes distances à la recherche de charognes constituant exclusivement son menu.
Les nourrissages effectués par le parc national ont grandement contribués à l'augmentation de ses effectifs dans nos vallées béarnaises, et c'est aujourd'hui un oiseau familier de notre ciel.
Le gypaète barbu
C'est un bel oiseau de 3m d'envergure, un oeil jaune cerclé de rouge, une barbiche lui ayant valu son surnom, de longues ailes en forme de faux, une queue cunéiforme, un ventre couleur de feu ... assurément on ne peut le confondre avec un autre.
Ce magnifique rapace à pourtant un menu des plus modeste, il tire sa pitance des restes que veulent bien laisser vautour ou corvidés: la peau, les cornes, les os qui contiennent 70 % de protéines assimilables. Mais ce qui le distingue des autres charognards, c'est sa faculté de casser les os les plus gros, il s'en saisit dans son bec, puis prenant son envol le passe dans ses serres, survolant son « pierrier de cassage » il le laisse tomber et le suit en piqué. Si la manoeuvre échoue il recommence.
Le gypaète n'auras sa livrée d'adulte qu'à 4 ans et sa maturité sexuelle à 7 ans, il ne mettra au monde qu'un petit par an.
C'est le plus grand pic d'Europe, très discret, on l'entend plus qu'on ne le voit frapper de son bec le tronc d'un arbre pour s'y régaler de larves xylophages. Quand il vole, son chant rappelle un peu celui du grillon.
Il creuse son nid, de belle taille, dans les vieux arbres, laissant à son départ un abri tout fait pour d'autres oiseaux ou pour l'écureuil.
Le grand tétras
Appelé aussi coq de bruyère, cet oiseau discret vit dans la hêtraie sapinière. Il est massif, pesant pour le mâle jusqu'à 6 kg, et son bec révèle qu'il sait broyer les graines, ses pattes, qu'il utilise plus volontiers que ses ailes, lui servent aussi à fouiller le sol.
Ce gallinacé se nourrit de myrtilles, de framboises, de raisin d'ours... En hiver il mange des bourgeons de hêtres ou de sapins.
La raréfaction de ce splendide oiseau est due à la chasse et à la destruction de son biotope par l'exploitation forestière.
Grand Tétras
Lors des parades nuptiales sur l'aire de chant, en mai-juin, le coq de bruyère semble perdre la tête, il entonne un chant guttural et métallique et, la queue en roue, il défie quiconque ose empiéter sur son territoire, allant jusqu'à l'affrontement.
La femelle, moins expressive, appelle le mâle avec de petits caquètements. Elle pondra ses oeufs à même le sol, exposant de ce fait ses poussins aux prédateurs.
Peuplement floral et forestier des Pyrénées
Flore des Pyrénées
Les étages de végétation
Les espèces végétales se répartissent en fonction de leur capacité d'adaptation à l'altitude et également en fonction de la topographie, l'ensoleillement, la nature du substrat, la ressource en eau. Ainsi les altitudes des différents étages ne sont données qu'à titre indicatif.
Étage collinéen
Jusqu'à 1000 m : Chêne, merisier, frêne, aulne, saule marsault; cultures. On trouve à cet étage les landes à bruyères et fougères et sensiblement la même flore qu'en plaine.
Étage montagnard
De 1000 à 1600 m : Ombrée: hêtraie - sapinière Soulane: pin sylvestre, bouleau blanc, sorbier des oiseleurs, alisier blanc, hêtre, sapin; en sous bois: framboisier, houx, if, noisetier, valériane des Pyrénées. Au printemps: anémones sylvie, stellaire, scille fausse jacinthe, fleur de coucou, méconopsis cambrica, céphalantére... En été: plusieurs géraniums dont l'érodium de manescau, des lychnis, des oeillets, des silènes...
Zone de transition
De 1600 à 2200 m : les résineux dominent; les feuillus sont de moins en moins nombreux, on y trouve le bouleau et le sorbier des oiseleurs, c'est l'étage des plus belles fleurs: lys et iris des Pyrénées, gentiane jaune, aconit napel, troll, arnica, anémone pulsatile, edelweiss, renoncule des glaciers... sur les rochers: nombreuses variétés de saxifrages, ramondia, androsaces...
Vers 2000 m : la forêt cède la place à la prairie, quelques arbres essaient de gagner de la hauteur à la faveur de situations locales favorables, chez nous le pin à crochet est l'arbre de cette transition, on trouve à cette altitude, des rhododendrons, des daphnés, des ajoncs, du houx, des myrtilles, le gispet, le conopode des Pyrénées...
Étage des estives
Pelouse d'estive, jusqu'à 2400 m : nombreuses fleurs et plantes adaptées à la vie dans des conditions extrêmes: gros écarts de températures, forte luminosité, excès de rayons UV, vents violents, substrat pauvre et neige fréquente. Les seuls arbres qui y poussent rampent sur le sol, ce sont les saules nains, les fleurs adoptent des formes en coussinet comme le silène acaule.
Étage nival
Au delà de 2400 m : le minéral domine, il y neige toute l'année, lichens et plantes grasses forment l'essentiel de la végétation. Peu marqué, cet étage est représenté dans la vallée par le pic d'Aspe (2636m), et quelques sommets avoisinants (llena de la garganta...) situés hors limites cantonales, les autres sommets sont plutôt un compromis entre étage des estives et étage nival.
Histoire de la colonisation de la flore
A l'ère tertiaire, lors de l'orogenèse Pyrénéenne, régnait un climat de type subtropical. La surrection des Pyrénées a contraint certaines plantes à s'adapter à la perte de température liée à l'altitude ( climat tempéré ). Certaines plantes reliques de cette époque telle que la Ramondia, nous sont parvenues.
A la fin du tertiaire, le climat s'étant refroidi, les plantes tropicales sont redescendues vers le sud, mais d'autres se sont adaptées au nouveau climat Pyrénéen, comme le houx et le lierre.
Au Quaternaire, la succession de glaciations, a conduit à la destruction d'une part importante de la flore existante. Les espèces survivantes ont été refoulées vers le bas ou se sont réfugiées dans des secteurs protégés. A la même époque, certaines plantes des régions arctiques sont descendu vers le sud de l'Europe du fait de la similitude des climats. De même, quelques plantes des montagnes situées plus à l'est ont migrées vers l'ouest, les gentianes, les rhododendrons, viennent de l'Himalaya. Les espèces locales se sont répandues telle que les Lys Martagon et des Pyrénées, issus tous deux des Pyrénées. L'edelweiss nous est resté de l'est sibérien. A la fin de la période glaciaire du Würm (-18000), les plantes d'origine arctique ont re migré vers le nord ou vers la haute montagne.
L'étude des pollens dans la tourbière du paléo-lac d'Ogeu, déjà présent au début du Würm il y a -38.000 ans et profond d'une cinquantaine de mètres, permis de savoir que la végétation a évoluée de la toundra vers la forêt.
Après les lichens de la toundra, la végétation était du type de la taïga nordique, le bouleau fit son apparition suivit par les pins, vers -10.000 ans apparaissent: le chêne, l'aulne et l'orme.
Le sapin apparaît vers -4860 ans et le hêtre vers -4000 ans.
La flore actuelle des Pyrénées se compose ainsi de plantes d'origines variées, mais sa principale richesse repose sur quelques 120 espèces endémiques.
Parmi celles-ci on peut citer: Ramonde des Pyrénées, Saxifrage à longues feuilles, Chardon bleu des Pyrénées, Lys des Pyrénées, Ancolie des Pyrénées, Iris des Pyrénées...