Avifaune aspoise

Le lagopède

lagopède
Lagopède ( Thierry Croquefer )

Appelé garriole en Aspe, il nous vient des périodes glaciaires, recherchant l'altitude pour affirmer sa préférence pour le froid, cet oiseau archaïque, dont l'effectif bas d'aujourd'hui est l'effet de la prédation de l'homme, a beaucoup de mal à s'adapter au réchauffement de la planète. On peut l'observer dans la haute vallée, mais il se fait hélas trop rare.

Cette belle perdrix des neiges change son plumage en hiver pour mieux se confondre avec le milieu, ses pattes se couvrent de plumes, devançant depuis des millénaires les accompagnateurs en montagne pour la pratique de la raquette.

L'aigle royal

Ou aigle doré, il faut le voir parcourir la montagne de son vol majestueux, son oeil, aussi gros mais huit fois plus puissant que le notre, repère au sol des proies allant du petit campagnol jusqu'au jeune isard. Quand il jette son dévolu sur un animal, ce dernier n'a que peu de chance de s'en tirer, en un éclair les fortes serres de l'aigle se saisissent de lui, la mort survient instantanément due au choc de l'oiseau dont le poids a été démultiplié par la vitesse. Après un copieux festin, l'aigle peut jeûner plusieurs jours.

Son aire se situe en dessous de son territoire de chasse, ce qui lui permet, intelligemment, de descendre les plus grosses proies. Comme tous les super prédateurs il a besoin d'un vaste domaine ce qui est la cause de sa rareté.

aigle
Aigle royal ( Richard Bartz, [CC-BY-SA-2.5] via Wikimedia Commons )

Le percnoptère d'Égypte

Buitre de la bugada.
Percnoptère d'Égypte

Charmant petit migrateur qui annonce les beaux jours. On l'appelle aussi « Buitre de la Bugada », le vautour de la lessive, car il revient du sud saharien au moment de la grande lessive de printemps. Il niche volontiers dans les falaises à vautours fauves et pond deux oeufs à quelques jours d'intervalle. A l'automne toute la famille repart, les petits resteront durant quatre ans en Afrique et ne reviendront qu'avec leur plumage blanc.

Véritable éboueur de la nature, le percnoptère mange un peu de tout, il accompagne son « grand cousin » sur les charognes mais ne rechigne pas à faire les poubelles.

Le vautour fauve

Sa silhouette massive, ses ailes larges terminées par des rémiges écartées, son long cou, blanc chez l'adulte, et son comportement « social » le font reconnaître à coup sur.
Son domaine c'est la falaise calcaire, il y vit en colonie d'une dizaine d'individu.

En hiver le vautour niche en basse vallée, la parade nuptiale a lieu aux alentours de noël et se poursuit jusqu'à la ponte un mois plus tard. Les parents se relaient pour couver l'unique oeuf sur un nid fait d'un empilement de branches. L'éclosion a lieu courant mars, le petit restera longtemps dépendant de ses parents et ne sera adulte qu'a 4 ans.

Vautour fauve.
Vautour fauve
Vol de vautours
Vol de vautours

Le vautour fauve est un excellent voilier qui sait tirer parti des courants ascendants pour parcourir d'énormes distances à la recherche de charognes constituant exclusivement son menu.

Les nourrissages effectués par le parc national ont grandement contribués à l'augmentation de ses effectifs dans nos vallées béarnaises, et c'est aujourd'hui un oiseau familier de notre ciel.

Le gypaète barbu

C'est un bel oiseau de 3m d'envergure, un oeil jaune cerclé de rouge, une barbiche lui ayant valu son surnom, de longues ailes en forme de faux, une queue cunéiforme, un ventre couleur de feu ... assurément on ne peut le confondre avec un autre.

Ce magnifique rapace à pourtant un menu des plus modeste, il tire sa pitance des restes que veulent bien laisser vautour ou corvidés: la peau, les cornes, les os qui contiennent 70 % de protéines assimilables. Mais ce qui le distingue des autres charognards, c'est sa faculté de casser les os les plus gros, il s'en saisit dans son bec, puis prenant son envol le passe dans ses serres, survolant son « pierrier de cassage » il le laisse tomber et le suit en piqué. Si la manoeuvre échoue il recommence.

Le gypaète n'auras sa livrée d'adulte qu'à 4 ans et sa maturité sexuelle à 7 ans, il ne mettra au monde qu'un petit par an.

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Gypaète barbu

Le pic noir

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Pic noir ( Alastair Rae, [CC-BY-SA-2.0], via Wikimedia Commons )

C'est le plus grand pic d'Europe, très discret, on l'entend plus qu'on ne le voit frapper de son bec le tronc d'un arbre pour s'y régaler de larves xylophages. Quand il vole, son chant rappelle un peu celui du grillon.

Il creuse son nid, de belle taille, dans les vieux arbres, laissant à son départ un abri tout fait pour d'autres oiseaux ou pour l'écureuil.

Le grand tétras

Appelé aussi coq de bruyère, cet oiseau discret vit dans la hêtraie sapinière. Il est massif, pesant pour le mâle jusqu'à 6 kg, et son bec révèle qu'il sait broyer les graines, ses pattes, qu'il utilise plus volontiers que ses ailes, lui servent aussi à fouiller le sol.
Ce gallinacé se nourrit de myrtilles, de framboises, de raisin d'ours... En hiver il mange des bourgeons de hêtres ou de sapins.

La raréfaction de ce splendide oiseau est due à la chasse et à la destruction de son biotope par l'exploitation forestière.

Grand Tétras.
Grand Tétras

Lors des parades nuptiales sur l'aire de chant, en mai-juin, le coq de bruyère semble perdre la tête, il entonne un chant guttural et métallique et, la queue en roue, il défie quiconque ose empiéter sur son territoire, allant jusqu'à l'affrontement.

La femelle, moins expressive, appelle le mâle avec de petits caquètements. Elle pondra ses oeufs à même le sol, exposant de ce fait ses poussins aux prédateurs.

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